La sauce italienne chronophage (et délicieuse)

Voyageur, j’ai l’honneur de te présenter la meilleure des sauces tomates que j’ai goûtée ! Je ne te la présente pas comme une sauce bolognaise, je ne suis pas sûre de la formule officielle et homologuée par la M.U.G.* alors je l’ai baptisée du nom fort approprié de sauce italienne chronophage (quand on peut éviter une amende pour délit de lèse-appellation, hein…).


Autant te prévenir tout de suite, comme son mon l’indique, elle se mérite cette sauce ! Le secret de son goût et de sa texture c’est de couper la viande en tout petits morceaux. C’est long. Je les vois les petits malins sortir leur mixer en douce ! Non non, au couteau les petits morceaux, il ne faut pas que la viande soit hachée. Retroussez vos manches, faites trimer vos lutins de cuisine (Si vous en avez. Moi non. Alors j'y passe la journée à faire ma sauce), convoquez des ménestrels pour passer le temps, ça en vaut la peine !

La formule vient de Maman, Magicienne des Hauts Fourneaux, qui la tenait elle-même de son ami Joseph. Si bien que quand j’étais enfant, c’était le nom officiel de la formule : les pâtes à-la-sauce-italienne-de-Joseph^^ Je l’adorais tellement cette formule que j’ai mis le Chaudron sur le coup, mais avec quelques modifications : des zestes d’orange qui lui donnent un petit côté ensoleillé, et de la vanille. Si si. Ca c’est quelque chose que j’ai testé par accident : un jour que je faisais une sauce tomate rapide, j’ai mis un peu de sucre vanillé pour corriger l’acidité (c’est le premier pot de poudre de perlimpinpin qui m’est tombé sous la main) et j’ai découvert que ces deux saveurs s’accordent à merveille. En sauce en tout cas. Et ça a changé ma vie (ou au moins mes sauces tomate^^).
Ce qu'il faut patiemment mélanger dans le Chaudron
300 g de veau
500 g de bœuf
300 g de porc
300 g de chair à saucisses
1 oignon, 1 gousse d’ail
400 g de concentré de tomates
500 g de coulis de tomates
Huile d’olive
Farine
sel, poivre, sucre
1 grosse orange non traitée
1 gousse de vanille
  • Découper les viandes en tout petits morceaux de 1cm de côté environs (pas la peine de mesurer non plus !).
  • Émincer l’oignon finement et hacher l’ail, prélever le zeste de l’orange et le détailler en fines lamelles.
  • Dans une casserole, mettre le quart d’un verre d’huile, du beurre et faire roussir l’oignon et l’ail.
  • Verser la viande et la faire dorer, puis ajouter 2 cuillères à soupe de farine et bien enrober les morceaux.
  • Ajouter les coulis et concentré de tomates. Mélanger à de l’eau chaude (3 fois le volume de concentré) et ajouter la gousse de vanille fendue et grattée et les zestes d’orange.
  • Faire mijoter 2 à 3 heures sur feu doux. Saler et poivrer. Saupoudrer d’une cuillère de sucre pour corriger l’acidité.

Tu t’en doutes peut-être, je ne lance pas ce sortilège toutes les quatre aubes ! C’est pourquoi les quantités de la formule ci-dessus sont gargantuesques. L’astuce c’est d’en préparer beaucoup à la fois (tant qu’on est lancé !) et de congeler des portions. Là il y a de quoi rassasier une douzaine d’ogres (en ajoutant des pâtes). Pour la congélation, juste une chose à savoir : il faut attendre que la sauce ait refroidi avant de la verser dans des barquettes en alu. Et penser à noter le contenu et la date sur le couvercle.

* Magicus Universitae Gastronomica pour ton information, ou administration des Donjons...

4 commentaires

  1. Miam, j'adore la sauce tomate !! Et ta recette semble fabuleuse, avec cette pointe d'agrume et de vanille. :)

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  2. Cette fois, je passe mon tour ! Je reste sur la recette familiale, en prvenance directe de Calabre ! D'ailleurs, à midi, je fais des lasagnes, dont ma mère a catégoriquement refusé que je divulgue la recette sur mon blog...
    Bises !

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  3. Merci Kaellie ! Oui, ça change vraiment le goût de la sauce bolo habituelle, du coup j'ai remarqué que le parmesan se marie très mal avec cette sauce (et pourtant j'adore ce fromage d'habitude), elle se suffit à elle même.
    Arsinoe : Je comprends, on ne peut pas lutter contre les recettes de famille ! C'est pas sympa, tu me donne envie avec tes lasagnes^^ C'est marrant ce culte du secret avec certaines recettes !

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  4. La Sorcière a tendance à se parler à elle-même lorsqu'elle passe trop de temps devant le Chaudron. Ou alors c'est qu'elle imagine que les insectes, les chauves-souris et Preums écoutent et comprennent ses borborygmes déments.
    A la longue, Preums s'est habitué à ce bruit de fond. Mais parfois la Sorcière ponctue son babillage par une gestuelle inquiétante. Comme lorsqu'elle roule des yeux fous, mouline dans les airs avec un grand couteau et vocifère avec la bave aux lèvre des phrases du genre :
    "Le secret c'est de couper la viande en tout petits morceaux. Tooouut petits. Il faut prendre son temps. C'est long. Oh oui c'est long, mon Précieux..."

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