« Dans
un trou vivait un Hobbit… » Et il se trouve que non loin de ce trou,
derrière le marais de Lagrenouillère, s’élevait le Donjon d’une certaine
Sorcière. Coïncidence, vraiment ? Nenni ! Laisse-moi te narrer la
vérité à propos du livre le plus extraordinaire de tout les temps*…
*Le
Dragon de la tour-bibliothèque entr’ouvre un œil intrigué…*
« Nous
n’avons que faire d’aventures. Ce ne sont que de vilaines choses, des sources d’ennuis
et de désagréments ! Elles vous mettent en retard pour le dîner ! »
Ainsi
parlait un certain hobbit que tu connais certainement, Voyageur. Contre toute
attente, ce hobbit-là a pris la route, sauté quelques repas, arpenté en tous
sens la Terre du Milieu et est devenu un Aventurier, un vrai. Ce que tout le
monde croit, c’est qu’un vieux magicien et treize nains ont convaincu l’honorable
Bilbo Saquet de les accompagner pour affronter un Dragon et récupérer leur
trésor perdu. C’est ainsi que Tolkien a relaté l’histoire, et en a fait un
merveilleux conte.
La
vérité, c’est que Bilbo, en bon hobbit gourmand**, désirait ardemment goûter au
pain de voyage que la Sorcière réservait exclusivement aux aventuriers de
passage. Un pain-gâteau délicieux et nourrissant, riche en miel qui donne de
l’énergie et en épices qui réchauffent même au cœur des Monts Brumeux. Un pain qui se garde
longtemps pour les longues marches en terres isolées, et devient même meilleur
après une bonne semaine, quand ses parfums se sont développés.
Plus le temps
passait, plus Bilbo était curieux, au point que l’idée de goûter un petit bout
de ce pain d’épices mystérieux le réveillait la nuit (il en profitait pour se
faire un en-cas de minuit roboratif, mais là n’est pas la question). Si bien que la
décision s’imposa à lui en même temps que 13 nains pour le repas : lui
aussi deviendrait un Voyageur, et lui aussi aurait droit aux rations de voyage
ensorcelées…
*
Ah, c’est si évident que j’adore ce bouquin ?
**
N'ayons pas peur des pléonasmes...
La formule secrète pour aventuriers
250
g de miel parfumé (de lavande par exemple)
50
g de sucre
10
cl de lait
10
cl d’eau
1
cuillère à soupe de rhum
3
gouttes d’huile essentielle d’orange
3
gouttes d’huile essentielle d’anis
100 g de farine de seigle + 150 g de farine de blé complète
50 g de poudre d’amandes complètes
1
cuillère à café bombée de mélange pour pain d’épices
1
cuillère à café de cannelle
1
cuillère à café de bicarbonate
1
cuillère à café de levure chimique
2
grosses pincées de sel
- Mélanger le miel avec le sucre dans un bol en verre. Verser dessus l’eau bouillante et le lait et faire chauffer au bain-marie pour obtenir un mélange liquide. Retirer du feu, ajouter les huiles essentielles, le rhum et bien remuer.
- Mélanger les farines, la poudre d’amande, le bicarbonate et la levure, le sel et les épices dans un saladier. Verser la préparation au miel et mélanger une bonne minute avec une cuillère en bois.
- Verser la préparation dans un moule beurré et laisser reposer une heure à température ambiante. Préchauffer le four à 160°C.
- Enfourner pour 1h15, couvrir d’une feuille d’aluminium si le gâteau brunit trop vite.
Notes
aux Sorciers :
La recette vient à peu de choses près du très bon livre Gastronomie du Moyen-âge de Josy Marty-Dufaut, un vraie bible de la cuisine médiévale avec des recette accessibles.
Ni beurre ni œufs dans la recette traditionnelle du pain d’épices, c’est pour
ça qu’il se garde très bien plusieurs semaines.J’ai utilisé du miel de lavande très parfumé, mais un bon miel de forêt ou de sapin serait très bien aussi.
Le mélange pour pain d’épices se trouve facilement tout prêt, et même en version bio comme le mien. Il est composé de cannelle, anis, girofle, cardamome et gingembre.
Attention à la cuisson qui doit être longue et à four pas trop chaud, pour que le gâteau gonfle joliment.