* Le
Dragon de la tour coule un œil intéressé par la lucarne du
grenier-bibliothèque. Tiens, la Sorcière ramène un nouveau pavé qu’il faudra
caser tant bien que mal sur une des étagères déjà remplie à craquer de moult
volumes. Le Dragon de la tour, ce n’est pas tellement le bouquin qui
l’intéresse, non non. C’est plutôt quand l’Ensorceleur va se commencer à
grommeler que « un de ces jours, ces étagères elles vont s’écrouler sous
le poids de tout ces livres et nous tomber sur la tête ». *
Délices d'Initiés, Emmanuel Rubin et Aymeric Mantoux
Pas
de recettes de cuisine dans ce livre, pas le moindre petit bout de miette à grignoter,
et pourtant on n’y parle que de gastronomie !
Dès
le titre, le ton est affiché : libre, percutant, vitaminé, iconoclaste
sans être cassant, c’est rock n’roll et ça fait du bien ! Sous la forme d’un
dictionnaire, recueil de notices à piocher au hasard comme des bonbons dans un
sac, on découvre comment le petit monde de la bouffe est un reflet de la
société des Hommes : politique, sociologie, littérature, histoire… tout
cela influence notre manière de nous alimenter (et réciproquement), et ça ne date pas d’hier.
Une
vraie mine d’informations salées et d’anecdotes croustillantes (miam !) abordant
dans un joyeux désordre :
-
des portraits de chefs comme Thierry Marx, Ferran Adria, Nigella Lawson, et non le moindre :
Brillat-Savarin !
-
l’origine d’expressions comme « ne pas être dans son assiette », « trainer des casseroles », « se mettre à table »… on se rend compte que la
langue française est truffée (encore une tiens !) d’expressions se
rapportant à la nourriture, révélateur^^
-
la gastronomie dans l’Histoire, comme l’origine du bœuf Stroganoff, l’histoire
de l’utilisation de la fourchette, le rapport ambivalent de Napoléon à la nourriture ;
-
plein d’idées de films et de livres à découvrir : La grande cuisine,
Cuisine et dépendances, L'aile ou la cuisse ; les romans de Manuel
Vàsquez Montalbàn…
-
des analyses rigolotes et très documentées sur les cuisines étrangères : marocaine,
anglaise, espagnole…
- Les rapports étroits entre la gastronomie et le pouvoir, que ce soit le pouvoir politique ou celui des critiques gastronomiques.
Au
détour d’une page, on apprend que Nostradamus est aussi l’auteur d’un
injustement méconnu Traité des fardements et des confitures, que Gordon Ramsay
est « presqu’aussi méchant qu’Orangina rouge et [que] ses encouragements
peuvent faire très peur », ou comment un anglais farceur a manqué se faire
lyncher en prétendant vendre du cassoulet anglais (à la marmelade, à la sauce
menthe…) dans le sud-ouest…
Sur
France Culture, l’émission « On ne parle pas la bouche pleine » de
dimanche dernier était consacrée à une interview d’Emmanuel Rubin : Les agents d’influence de la gastronomie. A écouter en podcast, parce que l’auteur
parle de son sujet avec une passion communicative !
Preums est persuadé que la forme dépend de la fonction, ou du moins c'est ce qu'il penserait si il avait 2 sous de jugeote.
RépondreSupprimerEn l'occurence Preums ne peut pas parler mais ne s'en plaint pas car on ne doit pas parler pas la bouche pleine. Or Preums estime qu'il est fait pour manger.
Il ne comprend donc pas et juge comme une injustice insupportable de l'univers que quoi que ce soit puisse s'opposer à ce que la nourriture puisse arriver jusqu'à son gosier (et inversement).
Preums déteste donc (liste non exhaustive) : l'Ensorceleur, le temps entre les repas, le verrou magique de la réserve de la cuisine, les gamelles trop petites, le temps de sommeil de la Sorcière, les rongeurs-voleurs, les trolls-racketteurs, les bouquins qui distraient la Sorcière de sa sainte préparation culinaire...