Confiture des Reines et des Princesses (et des écureuils)

Je sais Voyageur, j’aurais pu choisir moins sibyllin comme nom pour cette délicieuse confiture, mais c’aurait été tellement moins intriguant !

Les Reines, ce sont les reines-claudes, tu l’auras deviné (en plus elles portent joliment bien la couronne, non ?^^). Et si la famille royale des prunes a ses reines, tu conviendras que les petites et délicates mirabelles en sont les Princesses ! Ces dernières n’apparaissent pas sur les images, elles sont parties cabrioler avec les écureuils (c’est-y pas bucolique ?) et ramasser les noisettes qui font craquer la confiture !  

Après mes déconvenues avec la confiture de cerises, trop liquide et sucrée, j’ai laissé le Chaudron revenir à un fruit beaucoup plus facile à transmuter (il était toujours un brin vexé mon Chaudron !). La prune contient naturellement plus de pectine que les cerises, c’est bien pour la prise de la confiture.

Je n’ai utilisé que très peu de sucre pour ne pas masquer le bon goût des fruits, et je m’en tiens au sucre blond complet. C’est délicieux et plus intéressant d’un point de vue nutritionnel mais insuffisant pour que la confiture gélifie et se conserve, alors j’ai testé un nouveau venu dans mon Donjon : l’agar-agar. Bon, ça fonctionne très bien, tellement bien que ma potion ressemble un peu à de la pâte de fruits, mais ça ne modifie pas le goût et comme dit mon Ensorceleur : « Au moins la confiture ne dégringole pas de la tartine dans le bol de thé ». *



C'est sûr, elle a bien pris !

Les aristocrates au Chaudron !

1,4 kg de mirabelles et reines-claudes (1,3 kg dénoyautées)

300 g de sucre blond de canne

100 g de noisettes entières

1 gousse de vanille

1 citron bio

2 cuillères à soupe de rhum

4 g d’agar-agar en poudre

• La veille, dénoyauter les prunes, les couper en deux pour les mirabelles et en quatre pour les reines-claudes. Les mettre dans une cocotte avec le sucre et la gousse de vanille fendue et grattée. Conserver les noyaux.
• Le jour même, couper le citron, récupérer les pépins et les mettre dans une gaze doublée avec les noyaux. Plonger le nouet dans les prunes et mettre le tout à feu moyen.
• Si les noisettes ont encore leur peau, les passer quelques minutes à la poêle jusqu'à ce qu'elles brunissent. Ensuite, les renverser sur un torchon, le nouer et frotter le tout entre les mains : les peaux se sont détachées comme par magie et on garde les mains propres. Les concasser au rouleau à pâtisserie.
• Stériliser les pots à confiture et leurs couvercles dans de l’eau bouillante 5 minutes et les retourner sur un linge propre.
• Au bout de 30 minutes, ajouter le jus du citron et l’agar-agar dilué dans 5 cl d’eau. C'est à ce moment qu'on ajoute aussi les noisettes. Monter le feu et laisser bouillonner 10 minutes de plus. Verser le rhum.
• Remplir les pots avec la confiture bouillante. Essuyer le pas de vis avec un torchon imbibé de rhum, fermer les pots et les retourner immédiatement.

Note aux sorciers :

Pour ce sortilège, j'ai mis 800 g de reines-claudes et 500 g de mirabelles.

Il vaut mieux utiliser des fruits mûrs mais pas trop ramolos, s'ils sont trop sucrés la confiture prendra moins bien. C'est l'acidité qui favorise la gélification, c'est pour ça que j'ai ajouté du citron (dont on ne sent pas le goût au final). Les noyaux dans une gaze pendant la cuisson ont le même effet.

Je pense que 3 g d'agar-agar auraient été suffisants pour obtenir une texture idéale.

On épluche les noisettes pour que la confiture se conserve mieux.

* Oui, cet hérétique trempe ses tartines dans le thé, après ça fait plein de miettes dans le bol, c’est abominable ! (les miettes dans le thé, c'est un peu la kryptonite des sorcières)